Jour 0 - Le Départ
- Thierry

- 1 déc. 2021
- 2 min de lecture
De tout petits flocons de neige tombent très lentement d’un ciel sans nuage. Ils brillent comme des diamants en plein soleil et donnent à ce décor un côté irréel, qui finalement va très bien avec ce voyage en Corée du Sud, tout aussi surprenant qu’inattendu. Je me retrouve une fois encore sur le quai de cette Gare que je connais par cœur. Mais aucun départ ne se ressemble. Celui-ci est un mélange d’excitation et de tristesse. Braver le froid, les curages régulier des narines, mais surtout les gens. Ce sont eux qui m’inquiètent le plus. Interagir avec cette société que je n’aime plus me coûte. Mais comme presque chaque fois, le train du temps fait son travail et les paysages défilent sous mes yeux. Je capture quelques fractions de secondes qui me plaisent. Ces toutes petites satisfactions rendent la vie un peu moins difficile.

Je profite encore de ces paysages français. La crasse des vitres les rend plus beaux. Je les capture en Couleurs avec mon Ricoh GRIII.

La Loire, parfois basse et calme ou très violente, a toujours été pour moi la frontière naturelle entre la Ville et la Vie. Entre Paris et l’air qui sent bon. La voilà encore une fois franchie pour un saut dans l’inconnu. Mais chaque jour est une nouvelle aventure.

Nous approchons de Paris Gare D’Austerlitz, je reconnais les travaux jamais finis, le monde masqué et entassé sur les quais de gare RER où il n’y a visiblement pas de risque de contamination… Soudain mon regard est attiré par un joli reflet, comme un fantôme souriant, comme ce monde qui marche sur la tête, et a perdu beaucoup de bon sens. Je saisis mon Leica M8 pour l’enfermer à tout jamais dans ma boite à souvenirs.

Je crois qu‘il est important de garder son œil et son coeur suffisamment ouvert pour laisser passer un peu de lumière, un peu de beauté.
Après un très agréable mais trop court déjeuner en compagnie de mon ami de longue date, me voilà cette fois parti en direction de Roissy Charles de Gaulle pour le véritable saut dans l’inconnu. Voyager pour la Corée du Sud, en ces temps complexes de pandémie requiert sinon un peu de folie, au moins beaucoup d’énergie. Le ton est donné par les voyageurs Chinois, complètement bâchés, camouflés, ridicules…

Cet embarquement ressemble à tous les autres, sauf pour la paperasse qui s’accumule. Pas moins de dix pages sont nécessaires et vérifiées par plusieurs personnes.

C’est un vol relativement court avec 10h pour rejoindre Séoul en survolant la Russie et la Chine.

J’ai toujours aimé photographier les steppes russes et chinoises depuis plus de trente-mille pieds d’altitude. On y devine les courbures sensuelles de notre belle Terre et nous sommes tous tellement proches les uns des autres. Vu de là-haut, les querelles entre états ou religions sont encore plus un non-sens.

Deux petits nuages se sont égarés au dessus de ces immenses plaines arides. Nous n’allons pas tarder à amorcer notre descente vers Séoul.

Je vérifie encore les trois papiers supplémentaires venant compléter la collection car la moindre erreur serait fatale.
Fin du film, ceinture attachée, l’approche est houleuse. La mer semble tout aussi déchaînée que le ciel. Alors une dernière petite photographie avant l’épreuve ultime. À demain… T




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