Jour 12 - Pause
- Thierry
- 13 déc. 2021
- 2 min de lecture
Une pause s’impose en ce jour de sabbat, salutaire pour mes pieds qui ont souffert d’une paire de chaussures non adaptées à la marche, mais également pour profiter des installations de ce très bel hôtel et préparer ma semaine de marathon professionnel au mieux. L’hôtel est pris d’assaut le week-end par des familles venues se retrouver. J’échange quelques mots avec un couple en habit traditionnel qui célèbre la première année de vie de leur petit garçon. Je n’ai pas voulu les photographier, par pudeur sûrement. J’avais la sensation de leur voler ce moment. Les grands-parents aussi étaient très beaux. Devant mes yeux se jouait le tableau vivant de la Vie, du temps qui passe irrémédiablement. Le fait de ne pas comprendre la langue me propulsait hors de ce tableau et me permit de mieux l’observer. Les générations se regardent, et ne se ressemblent pas. Le grand frère du petit prince du soir est absorbé par le téléphone portable de la maman dépassée. Le père fait semblant de tout gérer devant le regard impassible et inquisiteur du beau-père. Mais le plus beau, le plus touchant, restera le face-à-face entre la maman et sa fille. Je n’ai pas réussi à me contrôler et j’ai volé cette image, ce tableau, dans le musée des vies.

C’est la seule image que j’ai envie de partager. L’illustration du reflet que nous renvoyons à nos aînés et l’inverse. Cette maman doit regarder sa fille et se rappeler quand elle avait elle-même un an. Nous traversons ce temps, qu’on le veuille ou non. C’est la seule certitude que nous ayons c’est qu’un jour ce temps s’arrêtera. Je ne partage pas l’opinion de Christian Carion «Il faut avoir peur de mourir pour apprécier le temps qui passe à sa juste valeur. » La conscience de la mort suffit à apprécier le temps et profiter de chaque instant. La peur engendre des troubles qui empêche justement de profiter du présent. Et pourquoi avoir peur de quelque chose d’inéluctable? Avoir peur ou pas ne changera rien à l’équation. Avoir peur d’une action dont nous avons le contrôle est compréhensible mais nous ne contrôlons pas, en général, l’instant ou nous cessons de vivre. Je lui préfère de loin Platon dans le Phédon pour qui « philosopher, c’est apprendre à mourir ». Mais ce sujet méritera certainement un article complet, si le temps me le permet ! T
Commentaires