top of page

Jour 3 - Tenir

  • Photo du rédacteur: Thierry
    Thierry
  • 4 déc. 2021
  • 2 min de lecture

Ce n'est pas, curieusement, le décalage horaire qui me pousse à me lever, mais la faim. C'est un sentiment rare pour bon nombre d'entre nous. Je ne juge pas, ni ne critique la manière dont nous sommes traités, mais je doute que tout cela soit dicté par un sentiment bienveillant ayant pour but de nous protéger de la menace sanitaire. J'ai le sentiment que la démarche est politique et vise à faire savoir que nous ne sommes pas les bienvenus. Je n'ose imaginer ce que pourrai devenir le monde sous le joug d'une vraie pandémie d'un virus vraiment dangereux. Des sentiments opposés me traversent l'esprit par moment, des doutes. Les objectifs plus stricts que je me suis imposés sont salutaires pour tenir. Ils fixent un cadre, des repères. Enfermés entre quatre murs, nous pouvons facilement nous laisser aller vers la facilité et la dépression, car nous sommes notre propre prison. Les dizaines de milliers de pensées qui traversent notre esprit chaque jour en charrient forcément des négatives, qu'il convient d'envelopper, le plus vite possible par des dizaines de positives. La présente épreuve est un terrain d'entraînement formidable. C'est également l'occasion de regarder en face notre principal ennemi qui n'est que nous-même.




ree

Le maître-mot est donc tenir, rester positif, s'accrocher malgré la faim et la fatigue. Pendant ce temps-là, la Terre tourne et le monde vit. Les avions décollent toujours. Je ne vais pas m'arrêter de les photographier alors que le Soleil réapparaît.



ree

Entre deux appels, je saisis un de mes cigares favoris qu'il m'est interdit d'allumer. Mais le renifler, le sentir, procure un plaisir non dissimulé. Tenir bon jusqu'à la moitié des dix jours, redescendre l'autre versent de cette petite colline. J'ai une pensée pour toutes les familles qui furent confinées pendant les années de guerre, dans des caves humides, sans connaître l'issue de leurs sacrifices, ni combien de temps ils devaient tenir. Ce que je vis n'est rien comparé à eux. Je n'ai pas le droit de me plaindre. J'ai choisi ce moment, je connais l'issue et la date, et suis installé confortablement, connecté et en bonne santé. Donc un peu de décence ne fait pas de mal et aide à tenir.


Un dernier regard sur la ville fantôme avant d'éteindre les lumières et d'avaler du temps grâce au sommeil. T



ree

 
 
 

Commentaires


© 2024 by Thierry Pfeiffer // allela.co // mentions légales

  • Instagram
bottom of page